Arnaud Montebourg, représentant très spécial de François Hollande

Publié le par Niodayoda

Je me suis trouvé très étonné au moment d'écrire ce billet quand j'ai découvert que je n'avais pas créé de catégorie "Politique" sur mon blog !

En effet je m'intéresse à la politique depuis l'âge de 13-14 ans, et sans avoir jamais - à ce jour - été encarté dans un parti je me suis pas mal investi lors des primaires socialistes citoyennes pour la candidature d'Arnaud Montebourg.

Bref, tout ça pour dire que la politique est un sujet qui me passionne et qu'il est donc étonnant que sur les 9 billets que j'ai publié avant celui-ci aucun ne soit directement sur la politique.

 

Mais revenons au sujet de ce billet.

Mercredi matin, je reçois un texto de mon ami graoum me demandant si un moment en compagnie de quelques autres blogueurs twittos privilégiés avec Arnaud Montebourg me bottait. Mais "carrément ouais" !

Je pars donc à une heure indécemment précoce du boulot pour me trouver aux alentours de 18h à la station de métro Ménilmontant, et me retrouve directement confronté à un attroupement de 150-200 personnes, et je reconnais immédiatement la voix de l'excellent orateur qu'est Arnaud Montebourg.

Stand-up façon caravane, avec cette fois-ci la tête de François Hollande sur le "parapluie" au lieu de la sienne, Arnaud Montebourg discourt devant les passants regroupés, certains passent en maugréant contre cette perturbation de leur routine habituelle, d'autres écoutent quelques minutes d'un air vaguement amusé.

Je retrouve quelques amis que je ne suis pas surpris de voir ici, puis peu de temps avant la fin des questions posées par le public (c'est aussi ça la démocratie !), nous nous dirigeons vers un bar plus haut sur la colline de Ménilmontant pour ce "moment privilégié" avec Arnaud Montebourg.

Définition de "moment privilégié" : une longue table en sous-sol d'un bar très sympa nous a été réservée, avec chips et cacahuètes offertes par la maison, et Arnaud Montebourg a une grosse demie-heure devant lui pour discuter avec nous, répondre à nos questions ou remarques, débattre, etc.

C'est pour moi aussi l'occasion de rencontrer d'autres blogueurs twittos que je ne connaissais que "des internets" comme @intox2007 @sebmusset @menilmuche ou @mipmip (j'en profite ici pour vous inviter à lire les billets de intox2007 et sebmusset qui eux ont pris des notes ou enregistrés cette conversation et l'ont mieux retranscrite que je ne le fais ici).
Nous avons abordé différents sujets, des fonctions de député qu'Arnaud Montebourg ne souhaite plus exercer aux "affaires" - du PS mais surtout celles qui encerclent le candidat-président - en passant par le manque de représentativité de la jeunesse au sein du Parlement et plus globalement au sein de toute la classe politique, ou encore du nucléaire, sujet qui me passionne comme le savent mes fidèles lecteurs.
Comme je l'ai dit plus haut, d'autres participants à cette rencontre ont très bien décrits, citations à l'appui, les échanges que nous avons eu, je n'y reviendrais pas.

 

Ce que je voulais écrire ici ce sont plus les conséquences que ce moment, et le meeting ensuite à la Bellevilloise en soutien à François Hollande (avec les discours de la députée Danièle Hofsman-Rispal, du maire du 10e arrondissement Rémi Féraud, du sénateur David Assouline, et d'Arnaud Montebourg) ont eu sur le choix de mon vote pour le 1er tour des élections présidentielles la semaine prochaine.
Si je n'ai jamais été encarté, j'ai voté à gauche à toutes les élections auxquelles j'ai participé depuis 1999.
J'ai voté Lionel Jospin en 2002 (en critiquant gentiment une amie qui avait voté Mamère au 1er tour pour voter Jospin au 2e), et Ségolène Royal en 2007.

Satisfait mais finalement un peu déçu du score d'Arnaud Montebourg au 1er tour des primaires, sa campagne m'ayant pour le coup vraiment emballé, j'étais tout de même dans l'optique de voter François Hollande, sans plus de convictions.

Puis, titillé par quelques connaissances un peu plus à gauche sur l'échiquier politique, et après avoir assisté à l'historique marche vers la Bastille de Jean-Luc Mélenchon (oui, historique, je n'avais jamais vu une telle foule sur la place de la Bastille, et le Faubourg Saint Antoine était noir de monde jusqu'à Faidherbe-Chaligny...), je me suis mis à hésiter et à pencher un peu plus vers un vote pour le tribun Mélenchon.

La relative absence de l'écologie dans le programme de François Hollande comparé à celui de Jean-Luc Mélenchon m'incitait à aller vers ce choix.

Et bien la conviction d'Arnaud Montebourg dans le programme de son ancien adversaire aux primaires m'a convaincu.


"La primaire a joué son rôle de rassemblement. Nous avons fusionné derrière le vainqueur (..) il a fusionné aussi les propositions (…) portées par une génération nouvelle de candidats (..) je ne suis pas le seul”  (…) le François Hollande d’aujourd’hui n’a pas grand chose à voir avec celui de la primaire (..) il faut dire aux gens : fermez la télévision, qu’ils aillent sur internet, qu’ils lisent les programmes".

Cette dernière phrase m'a particulièrement perturbé : je passe beaucoup plus de temps à naviguer sur Internet qu'à regarder la télévision (en proscrivant TF1 à l'exception près de séries TV ou films me permettant d'offrir un peu de temps de cerveau disponible à Coca-Cola™), je m'informe sur plusieurs sites de presse et sources directes, etc, et pourtant j'avais la quasi-certitude que le programme de François Hollande était trop mou, pas assez à gauche, ...

J'avais bien évidemment l'intention de lire les programmes de tous les candidats (sauf ceux de Sarkozy et Marine Le Pen, pas de temps à perdre pour ça non plus), mais il est vrai qu'une lecture attentive du programme de François Hollande permet de se débarrasser de cette impression de gauche molle/capitaine de pédalo/Flamby et autres qualificatifs tout aussi sympathique.

 

J'ai aujourd'hui l'impression que le succès de la campagne d'Arnaud Montebourg aux primaires et la campagne réussie de Jean-Luc Mélenchon pour l'élection présidentielle auront contribué à replacer à gauche un parti socialiste qui dérivait vers le centre droit depuis quelques années.

C'est donc finalement grâce à une dynamique extérieure (Mélenchon) et intérieure (Montebourg) que le PS se déplacera vers la gauche, là où il peut gagner une élection.

Publié dans Un peu de politique

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